Au Niger, dans la capitale Niamey l’attaque à main armée est devenue monnaie courante. Les lieux les plus concernés par ces braquages sont les guichets de transfert d’argent. Hier, mardi 26 juillet 2022 dans l’après-midi, le guichet de la compagnie de transfert d’argent Zeina, situé au quartier Tallague, non loin de la base aérienne de l’armée de l’air, a fait l’objet d’un braquage à main armée par un gendarme en fonction. Ce dernier s’est fait appréhender après s’être emparé de la somme de huit cent quinze milles (815.000 CFA) ; grâce à la prompte réaction de la caissière Hadiza Issoufou, qui a crié pour chercher le secours des passants.
Aussitôt informé, l’Unité de la Police Spéciale est arrivée sur place et a pu maitriser le gendarme malfaiteur derrière le mur de l’escadrille militaire. Selon les informations en notre possession, il s’agit d’un gendarme de la classe 2017, matricule 8721, nommé Alassane Nouhou en service au GARSI 1 d’ABALA, qui est venu sur une moto de marque Haoujoue 125, couleur noir, numéro châssis 15833 pour agresser la caissière. Il avait sur lui, un pistolet automatique PN18 numéro 0027414236 avec un chargeur comportant 14 munitions de 9 mm. Selon Hadiza Issoufou la caissière dudit guichet, l’agresseur a attendu que les derniers clients soient sortis pour se présenter à elle avec son arme en lui demandant de lui remette toute sa recette. En effet, c’est au moment de sa fuite que Hadiza a rattrapé le gendarme en s’accrochant à son sac tout en appelant au secours à l’endroit des passants.
Trop c’est trop comme disait un ancien ministre nigérien. Notre société est en crise morale, en crise d’identité, personne n’est en sécurité. Un gendarme en fonction qui se transforme en braqueur avec arme de service! C’est tout bonnement incroyable et inacceptable. Mais très malheureusement, aujourd’hui, on constate de plus en plus, cette propension des porteurs de tenues qui abusent et se servent de leur armes de service ; pour nuire à la société qu’ils ont le devoir de protéger. Certes, comme disait un officier militaire Burkinabé, « l’armée ne peut pas redresser quelqu’un, car ce que la famille n’a pas pu faire pour toi, quand on t’amène ailleurs, tu vas continuer la même chose là-bas.» Mais, nous sommes tous unanimes que l’enquête de moralité faisait partit des critères lors du recrutement des agents de sécurité. Cette enquête de moralité est-elle suivie et appliquée à la lettre ? Comment l’agent qui est chargé d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens, se transforme-t-il en criminel ? Est-il mal payé ou sous payé ? Faut-il parler de l’absence de pédagogie et d’éthique dans l’instruction militaire? A qui doit-on faire confiance en termes d’assurance de la sécurité ? Autant de questions qui méritent des réponses après l’acte impardonnable posé par le gendarme Allassane Nouhou. Allassane Nouhou, il faut le dire avec force, vient de ternir l’image de sa corporation. Pour une somme de 815.000, le gendarme voleur a été découvert.
Maigandou Souley Fatoumata radio Wadata Niamey