L’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (ARCEP) a tiré la sonnette d’alarme concernant l’usage illégal de terminaux Starlink au Niger. Dans un communiqué officiel, le régulateur a dénoncé la prolifération de points d’accès WiFi créés à partir de ces équipements dans plusieurs localités du pays, où certains individus se livrent à la revente de connexion Internet en dehors de tout cadre légal.
Un phénomène en expansion
Depuis quelques mois, l’arrivée de Starlink, le fournisseur mondial d’Internet par satellite du milliardaire Elon Musk suscite un engouement au Niger. Grâce à ses terminaux capables de capter le signal satellitaire même dans les zones reculées, de nombreux utilisateurs y voient une solution miracle pour pallier les difficultés d’accès à Internet.
Cependant, cette technologie, qui devrait servir à un usage personnel ou institutionnel dûment autorisé, est aujourd’hui exploitée à des fins commerciales par des particuliers. Dans plusieurs quartiers de Niamey et de l’intérieur du pays, des réseaux WiFi clandestins ont ainsi vu le jour, offrant un accès à Internet payant aux populations.
Un cadre légal strict
L’ARCEP rappelle que toute activité de fourniture d’accès Internet requiert une autorisation préalable. Cette disposition est clairement énoncée par la loi 2018-45 du 12 juillet 2018 portant réglementation des communications électroniques au Niger. En l’absence de cette autorisation, les personnes concernées s’exposent à de lourdes sanctions.
Selon le communiqué, les contrevenants risquent : une peine d’emprisonnement de trois (3) mois à un (1) an ; une amende de 30 à 60 millions de francs CFA ; ou encore une amende de 6 à 12 millions de francs CFA par terminal non homologué utilisé ou commercialisé.
Des risques techniques et sécuritaires
Au-delà de l’aspect juridique, l’ARCEP met en garde contre les risques liés à l’utilisation de terminaux non homologués. L’exploitation anarchique de réseaux satellitaires non régulés peut engendrer des interférences avec les fréquences locales, menacer la sécurité des communications nationales et compromettre la fiabilité des infrastructures existantes.
Un délai pour se conformer
Dans son communiqué, le régulateur a donné jusqu’au 3 octobre 2025 aux personnes concernées pour cesser immédiatement cette pratique illégale et se rapprocher du Département des Ressources et Autorisations (DRA) afin de régulariser leur situation. Passé ce délai, l’ARCEP promet de procéder à des contrôles rigoureux et d’appliquer sans concession les sanctions prévues par la loi.
Entre opportunité et régulation
L’affaire soulève un débat plus large sur l’introduction de nouvelles technologies au Niger. Si Starlink représente une opportunité inédite pour connecter les zones les plus enclavées, son exploitation doit se faire dans le respect de la législation nationale. Le défi pour les autorités est donc de concilier l’innovation et la souveraineté numérique, tout en garantissant une concurrence saine avec les opérateurs locaux déjà installés.