Dans un communiqué lu par le colonel-major Amadou Abdourahamane sur la télévision nationale (RTN), le mardi 12 septembre, les autorités militaires nigériennes ont mis fin à la coopération militaire avec le Benin. Le Niger accuse son voisin, le Benin, de servir de base-arrière à la France, en collaboration avec d’autres pays de la CEDEAO, pour l’attaquer.
Avant de dénoncer l’accord militaire avec le Benin, le porte-parole du conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Colonel-major Abdourahamane, a d’abord rappelé, les liens ancestraux qui lient le peuple du Niger au peuple frère du Benin, avec lequel ils ont les mêmes populations et des intérêts communs. Cette raison fondamentale, qui est devenue institutionnelle, a favorisé et facilité la signature d’un accord de coopération militaire entre les deux pays, le 11 juillet 2022. Cet accord vise à renforcer leur coopération sur les échanges de renseignements, d’assistance aérienne pour le suivi des mouvements des terroristes, ainsi que, des opérations conjointes entre les deux armées.
Le communiqué du CNSP, indique que, « ce pays, face à la situation sécuritaire, politique et économique, a décidé d’envisager une agression contre le Niger au lieu de le soutenir ». Selon toujours ce communiqué de dénonciation, « le Benin a autorisé le stationnement de militaires, mercenaires et des matériels de guerre dans la perspective d’une agression militaire voulue par la France, en collaboration avec certains pays membres de la CEDEAO ».
La décision de dénoncer cet accord militaire entre les deux pays, a été prise, après plusieurs appels du Niger, au respect des obligations dudit accord. C’est conformément, à son article 23 et au préavis de six (6) mois que, le Niger a pris cette courageuse décision. Conformément à la procédure en la matière, le Niger affirme qu’il adressera une correspondance diplomatique aux autorités béninoises.
Le 9 septembre 2023, c’est un rappel, les militaires nigériennes au pouvoir ont rendu public un autre communiqué, dans lequel ils indiquent que, « deux aéronefs de transport militaire A400M et un Dornier 328 ont été déployés, en renfort, en Cote d’Ivoire, ainsi que deux hélicoptères multi-rôle, type Super Puma, de même qu’une quarantaine de véhicule blindés à Kandi et Malanville au Benin ». Le 7 septembre 2023, ajoute-Niamey, « un navire militaire français a accosté à Cotonou avec à son bord du personnel et des moyens militaires ». La même source indique en fin, qu’une centaine de rotations d’avions militaires cargo, ont permis de débarquer d’importantes quantités de matériels et d’équipements de guerre au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Benin.
Pour certains analystes nigériens, le CNSP et son gouvernement de transition doivent redoubler de vigilance face à cette situation. Au cas ou la CEDEAO n’interviendrait pas, la France pourrait offrir ce matériel et ces équipements aux terroristes, sinon habiller ces derniers avec des tenues militaires de certains pays membres de la CEDEAO pour attaquer le Niger. Ainsi, elle interviendrait en appui pour accomplir sa funeste mission.
Souley Magé Regeto