La prise du pouvoir au Niger, par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), opposée au système d’exploitation de nos ressources, établi depuis la colonisation en Afrique par les français, a permis à la France d’instaurer une position de maitre incontesté.
Cette position a démontré à l’opinion nationale et internationale qu’actuellement, le Niger est le seul espoir de la France en Afrique de l’Ouest, après avoir été chassée du Mali et de Burkina Faso.
Aujourd’hui, le pays de Macron a clairement compris la position de la majorité des Nigériens, à travers les manifestations de rue et les meetings géants de soutien au CNSP, organisés dans les grandes villes du pays. La France sait qu’elle n’a désormais plus que deux choix pour protéger ses intérêts au Niger.
En premier, pousser les organisations régionales, notamment la CEDEAO, à mettre fin aux velléités du régime militaire, installé au pouvoir depuis le 26 juillet. Un régime militaire qui a clairement manifesté son opposition à la politique française en Afrique.
En second – ce qui est d’ailleurs son Plan B –, utiliser des commandos, des mercenaires et sa force de frappe aérienne pour ramener au pouvoir celui qui est à même de protéger leurs intérêts au Niger.
Constatant que malgré toutes les injonctions et les sanctions prises par le fameux syndicat des présidents des pays de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, combinées à celles de certains organismes internationaux et de certains pays dont, bien entendu, la France, les militaires au pouvoir, fort du soutien massif des populations nigériennes, ne reculeront certainement pas en ce qui concerne leur choix de concrétiser leur indépendant et leur souveraineté.
N’en déplaise à la CEDEAO qui, au cours de sa dernière session extraordinaire du 10 août 2023, qui s’est déroulée à Abuja, au Nigeria, a haussé le ton en optant résolument pour l’usage de la force, pour déloger les militaires du Palais présidentiel et ramener Mohamed Bazoum au pouvoir.
Le général Abdourahamane Thiani président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie CNSP
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Voila, si besoin est, la preuve tangible qui donne raison à ceux qui pensent que les Nigériens n’ont jamais choisi, dans leur écrasante majorité, leur président. Des Nigériens qui sont convaincus que ce dernier a été élu à l’issue d’élections entachées d’irrégularités et qui se sont tenues sous le regard bienveillant de la France. La CENI et la Cour Constitutionnelle n’ont jamais proclamé les vrais résultats des urnes. Ces résultats ont plutôt été proclamés en faveur du perdant.
Une autre idée qu’avancent beaucoup de citoyens nigériens, mais bien fondée dans la constitution du 10 novembre 2010, était l’inéligibilité au poste du président de la république, des nigériens non d’origine. Il faut aussi dire ici que les constitutionalistes et autres spécialistes du droit ont bien réfléchi et avaient raison de prendre ces garde-fous à travers cette constitution.
L’appel et même l’approbation de certains, soit disant, nigériens pour combattre l’armée, libérer le président déchu, Bazoum Mohamed, et ramener l’ordre constitutionnel, a prouvé que les ennemis du peuple étaient tapis dans l’ombre, parmi les Nigériens. En effet, il est juste inconcevable qu’un nigérien de souche, permette que l’on s’attaque ouvertement, par les armes, à son pays, à sa nation, tout simplement parce qu’il a la boulimie du pouvoir.
La guerre que prône la CEDEAO ne lui profitera certainement pas. Elle ne ferait que la discréditer aux yeux du monde, en particulier des Africains.
La CEDEAO a activé sa force en attente pour venir faire la guerre au Niger.
Le chef de l’État nigérian, Bola Tinubu, président en exercice de la Cédéao
Mais la question que se posent beaucoup d’analystes, c’est de savoir par quel canal, par qu’elle voie cette force va passer pour venir au Niger ? C’est dire que beaucoup doute même de la faisabilité de cette opération. Quoi qu’il en soit, une chose est sûr, si les nigériens sont frappés, ça ne sera certainement par cette fameuse Force en attente de la CEDEAO, mais par une armée qui aurait des intérêts et des moyens plus conséquents. Une armée qui était là depuis belle lurette et dont la mission a toujours été de défendre et protéger ses intérêts.
Pour être plus clair, l’armée française qui est déjà au Niger, avec une base logistique à Niamey et un effectif de 1500 hommes, peut belle et bien faire ce jeux.
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D’abord, tuer Bazoum, le président déchu, que la France jure de ramener au pouvoir, puis bombarder des points stratégiques de l’armée et certaines institutions de l’Etat. Ainsi, le Niger serait désarmé et ainsi, le pillage des ressources pourrait reprendre de plus belle. Une nouvelle colonisation, d’ailleurs la vrais recolonisation, s’installera et gare à l’imbécile qui osera lever son doigt pour dire non à la France, non à l’impérialiste.
Pour nous, le CNSP doit d’abord demander le départ de l’armée Française et des autres pays installés au Niger, avant de s’engager dans cette guerre qui sera en réalité pour la défense des intérêts français.
Ceci doit aussi être notifié à toutes les organisations régionales et internationales, en tête l’ONU. Sinon, connaissant l’Etat français, il est capable de sacrifier quelques uns de ses militaires, présent déjà au Niger, à travers un bombardement aérien et accuser la junte au pouvoir. Ce qui peut leur servir de prétexte pour entrer en guerre contre le Niger ou s’aligner derrière l’armée de la CEDEAO, pour atteindre ses objectifs.
Souley Magé Regeto
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