Lors d’une conférence de presse qu’il a animé ce jeudi 8 février 2024, le Président béninois, Patrice Talon, s’est penché sur la situation née du retrait des pays de l’AES (Niger, Mali et Burkina) de la CEDEAO. Et pour lui, il faut rapidement mettre un terme à cette situation.
« Nous allons trop loin, il faut qu’on se revoit, quoi qu’il s’est passé, on arrête tout et puis on préserve l’essentiel qui est la communauté des peuples », a souligné le Chef de l’Etat béninois au cours de cette rencontre avec les médias.
En évoquant cet aspect ce dernier a-t-il peur des conséquences que le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pourrait avoir sur les autres pays restant au sein de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ?
Ce qui certain, Patrice Talon n’a pas mâché ses mots, et désormais, il semble plutôt plaider pour une véritable solution négociée entre les pays de l’AES et l’organisation sous régionale.
D’ores et déjà, la fermeture des frontières entre le Benin et le Niger, qui a été décidée par la CEDEAO, à la suite du coup d’État survenu à Niamey le 26 juillet 2023, a eu de d’énormes répercussions sur le Benin.
« Les conséquences de cette fermeture sont considérables, tant pour les acteurs économiques que pour les populations », a expliqué Patrice Talon. « Le Port Autonome de Cotonou, qui est une plateforme clé pour les opérations à destination du Niger, est désormais délaissé au profit d’un autre port dans la sous-région avec ce que cela représente comme manque à gagner pour la caisse de l’État béninois », a déclaré celui-ci lors de son allocution.
La majorité des transactions comme les activités génératrices de revenus pour le Port Autonome de Cotonou se faisait grâce aux commerçants nigériens.
Dans ses propos, le Président Patrice Talon a même suggéré d’écouter veulent les maliens, les burkinabés et les nigériens.
En agissant ainsi, le President Talon est-il revenu à de meilleurs sentiments vis-à-vis de ces pays qu’il n’a cessé d’indexer ? Ou bien, ce sont les effets négatifs des sanctions sur son pays qui le font réfléchir ?
Ce qui est sûr, il y a un grand regret dans ses propos, car Talon n’a certainement pas vu venir les conséquences de la fermeture des frontières entre son pays et le Niger.
Le président Patrice Talon plaide l’ouverture d’esprit des autorités nigériennes pour des solutions rapides et appropriées. « Tout compte fait, des discussions sont en cours avec les nouvelles autorités du Niger et si tout va bien, d’ici la semaine prochaine ou les semaines à venir, les frontières entre les deux États seront ouvertes pour le bonheur des ressortissants des deux pays », a informé le Président béninois.
La position de Talon est désormais claire, la CEDEAO doit désormais chercher une solution négociée pour l’intérêt des peuples car tout laisse à croire que les sanctions infligées au Niger, par la CEDEAO, ont plus d’impact sur le Bénin que sur le Niger. Ce qui laisse le Président Patrice Talon dans une position des plus désagréables.
Adam Iboun Gueye