Beaucoup de journalistes nigériens ignorent la valeur et la nécessité de disposer de la carte de presse du journaliste professionnel. Une carte de presse qui est pourtant recommandée pour chaque journaliste exerçant le métier, soit pour son propre compte, soit dans un quelconque organe de presse.
Au termes de l’article 16 de l’ordonnance n°99-67 du 20 décembre 1999, portant Régime de la liberté de presse, il est mentionné que : « Tout journaliste professionnel a droit à une carte d’identité professionnelle dénommée ‘’carte de presse’’, délivrée par le Conseil Supérieur de la Communication. »
En d’autres termes, il est obligatoire pour chaque journaliste nigérien de se prémunir de cette carte de presse. Force est de reconnaitre, cependant, que beaucoup ne disposent pas de cette carte. Tout au plus, ces derniers utilisent sur le terrain, la carte professionnelle de leur organe de presse.
Et même ceux qui disposent de cette carte de presse, ils sont souvent confrontés, sur le terrain, à des situations difficiles, certaines institutions ne reconnaissant en aucun cas cette carte qui est pourtant leur principal outil de travail. Pour faire court, disons que beaucoup ne la connaissent même pas, quoi que ce soit un document des plus officiels.
Pourtant, il est bel et bien mentionné, au terme de l’article 18 de l’ordonnance n°99-67 que : « La présentation de la carte de presse de journaliste professionnel doit faciliter à son titulaire l’exercice de sa profession. Elle permet notamment, de franchir les cordons de sécurité des services de l’ordre, d’accéder aux services publics et aux lieux d’un évènement dont il aura à rendre compte, d’accéder à tout moment aux emplacements des aérodromes habituellement réservés aux voyageurs à l’embarquement au débarquement, de bénéficier dans l’exercice de sa profession de la priorité aux guichets et pour l’obtention de communications télégraphiques, téléphoniques ou de télécopies. Sous réserve des nécessités de l’ordre public, les autorités administratives ou de police facilitent la tâche au détenteur de la carte de presse de journaliste professionnel. »
Tout ceci pour dire que la carte de presse a une valeur conséquente et qu’elle est d’une nécessité inestimable.
De ce fait, les autorités compétentes doivent procéder à une série de sensibilisation notamment dans toutes les institutions de l’État et auprès des forces de l’ordre, afin de vulgariser la carte de presse, et ainsi faciliter le travail aux journalistes qui disposeraient de ce précieux sésame.
Pour rappel, la carte de presse du journaliste professionnel porte la signature de l’autorité qui l’a délivrée généralement, le président de l’organe de régulation du secteur des médias. Elle porte également la signature de son titulaire, ainsi que la mention « strictement personnelle ».
Elle porte les inscriptions très lisibles « PRESSE » et « LAISSER PASSER ». Une vignette portant le millésime de la validité est collée au-dessus du mot presse. Elle porte en outre un numéro d’ordre, ainsi que le nom et l’emploi de son titulaire, suivis de la mention « est journaliste professionnel ».
Pour obtenir la carte de presse du journaliste professionnel au Niger, il faut constituer un dossier composé des documents suivants, à adresser au président de l’instance de régulation du secteur des médias (en temps normal, le CSC) :
- La demande de délivrance de la carte de presse de journaliste professionnel est adressée au Conseil supérieur de la communication accompagnée des pièces suivantes ;-
- Une copie d’acte de naissance ou de jugement supplétif tenant lieu d’acte de naissance ;
- Un extrait du bulletin n°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois ;
- Les copies des diplômes et qualifications professionnelles du postulant ;
- Un certificat signé par l’employeur ou les employeurs précisant l’activité du postulant. Il est mentionné l’indication de ou des entreprises de presse écrite ou audiovisuelle avec laquelle ou lesquelles le postulant collabore ;
- L’indication le cas échéant des autres activités rétribuées du postulant ;
- L’engagement écrit de faire connaître au Conseil supérieur de la communication tout changement qui pourrait entraîner une modification de ces déclarations antérieures.
Adam Iboun Gueye