Dans un communiqué rendu public le 12 octobre 2023, le Conseil National pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP) avait annoncé la création d’un Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP). Une initiative visant à mobiliser les ressources pour promouvoir la sécurité, le développement économique et d’une certaine manière, la cohésion sociale dans le pays.
Il faut préciser à cet effet que le Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP) est à juste titre un outil de souveraineté créé à travers l’ordonnance n°2023-13 du 11 octobre 2023 par le CNSP. Il est la résultante de l’immense élan de solidarité dont ont fait montre les populations nigériennes après les événements du 26 juillet 2023.
Ainsi, comme devait l’indiquer la présidente du Comité de gestion de ce fonds, Mme Réky Moussa Hassan, lors d’un point de presse qu’elle avait animé ce 17 octobre pour présenter l’institution, le FSSP aura pour tâche essentielle, « la mobilisation des ressources et le financement des appuis au renforcement des capacités des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) engagées dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité ». Il permettra donc, de ce point de vue, de les doter d’armement et de moyens logistiques conséquents pour mener à bien leur mission de sécurisation des personnes et de leurs biens dans ce contexte d’insécurité ambiante auquel font face les citoyens de ce pays.
Selon cette dernière, l’autre mission principale attribuée au FSSP est, « la participation à la prise en charge des citoyens victimes de déplacement forcé, en lien avec l’insécurité, leur réintégration locale et leur retour volontaire ». Ceci, sans compter la prise en charge de la mobilisation sociale des populations dans le cadre des actions citoyennes à mener, dans la quête effective de la souveraineté nationale.
Il faut noter que le FSSP est géré par un Comité de gestion qui œuvrera sous la supervision du CNSP avec comme ordonnateur, justement, le Secrétaire permanent du CNSP. Ce dernier étant l’ordonnateur des dépenses, il aura la charge de centraliser les contributions en nature. Contributions qui ont déjà commencé à tomber et qui continuent à tomber.
Comme l’avait indiqué la présidente du Comité de gestion, au cours de son point de presse, les ressources du FSSP seront constituées de contributions diverses. En l’occurrence, de prélèvements sur certaines rubriques de la structure des prix des hydrocarbures ; de prélèvements sur les recettes provenant des redevances annuelles versées à l’agence de régulation des communications Électroniques et de la Poste (ARCEP), par les opérateurs titulaires d’une licence, d’une convention ou d’une autorisation.
Les citoyens seront également mis à contribution pour alimenter ce fonds. De ce point de vue, un prélèvement de 10 Fcfa sera fait sur les tickets de transport terrestre et de péage, tandis que sur les tickets de transport aérien, il sera fait un prélèvement de 1000 Fcfa.
Sur chaque appel et souscription à des forfaits, un prélèvement de 10 Fcfa sera effectué. Toutefois, ce prélèvement se fera cette fois-ci, par consentement du consommateur.
Hormis les 10% qui seront prélevés sur les taxes de nuitées d’hôtels, des contributions volontaires, financières ou en nature, sont également attendues des entreprises publiques, des entreprises privées et de tout autre opérateur économique ainsi que des ONG, associations et autres programmes de développement.
Plusieurs contributions de la diaspora sont déjà enregistrées à ce jour. Une diaspora dont la contribution n’a jamais fait défaut et qui continue de jouer sa partition à l’instar des autres couches de la société, engagées dans cette entreprise de restauration de la souveraineté nationale. Une entreprise de restauration de la souveraineté portée par le CNSP et dont le FSSP sera certainement l’un des maillons essentiels.
Seydou Assane