Le Niger était jadis un pays, où régnaient la paix et la quiétude sociale. N’eut été les rebellions de 1991 et 2007, en Afrique, pour ne pas dire dans le monde, le Niger était le pays le plus paisible. A la fin des deux rebellions, les nigériens avaient retrouvé une vie normale. Mais en février 2015 tout a basculé d’une façon radicale, car Boko Haram avait opéré sa première attaque à Bosso dans la région de Diffa, localité faisant frontière avec Maidougouri, fief de l’organisation terroriste. Ensuite des agitations du groupe terroriste MOUJAO vers la région de Tillabéry, frontière Mali, ont pris le relais. D’autres groupes, comme Ansaradine, GAT, avaient emboité le pas pour déstabiliser une grande partie de Tillabéry et le nord-est de Tahoua. La région de Maradi n’est pas épargnée, car les bandits armés et des groupes de kidnappeurs opéraient dans cette région, touchant une partie de Dosso.
En dehors de tous ces mots qui minent la vie du peuple vivant en campagne et dans les chefs-lieux de région, des groupes de jeunes bandits viennent compléter la liste de déstabilisateurs de l’ordre publique. Des bandits armés et organisés qui s’adonnent à plusieurs activités, notamment le braquage, le vol l’enlèvement. Le plus déroutant, c’est la présence des filles et femmes dans ces groupes de bandits. Des groupes organisés en gang dans lesquels la présence des femmes est de plus en plus apparente. Alors, les questions suivantes méritent d’être posées : qu’est-ce qui ne marche pas au niveau de l’éducation nigérienne, pour que de jeunes filles ou femmes acceptent d’être incorporées dans des gangs ? Quelles sont les raisons sociales qui poussent les femmes dans les groupes de violence ? Le constat est amer, pour cause, une certaine frange de la junte féminine a tourné le dos à la bonne éducation nigérienne.
Souley Adji soci-politologue explique les raisons du point de vue sociologique :
« Parmi les raisons, il y a entre autres le manque d’éducation, la pauvreté, les divorces, le désir des filles à vouloir s’émanciper. Les filles veulent acquérir l’autonomie financièrement pour subvenir à leurs propres besoins et venir en aide à leurs parents qui sont pauvres. Malheureusement, les mauvaises fréquentations les conduisent à faire de mauvais choix ».
Pour ralentir le phénomène de banditisme armé, exercé par les femmes et les filles, selon le socio-politologue, souley Adji, les ONG et l’Etat ont le devoir de mettre en route des séances de sensibilisation à l’endroit des filles et des femmes attirées par le gangstérisme ; en leurs donnant des pistes de réinsertion dans la société.
Quant à la police, elle a un travail permanent à faire, qui consistera à multiplier les investigations, afin d’éradiquer le gangstérisme.
Maigandou Souley Fatouma Radio Wadata-Niamey.