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Diplomatie

Sortie des pays de l’AES de la CEDEAO : le Niger répond à une réaction du Nigéria

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Suite à l’annonce conjointe faite, le 28 janvier dernier, par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, quant à leur retrait de la CEDEAO, le ministère nigérian des Affaires Etrangères avait rendu public un communiqué. Un communiqué condamnant cette sortie des pays de ce qui est désormais convenu d’Appeler l’Alliances des Etats du Sahel (AEC) de cette espace communautaire dans lequel ils ne se retrouvaient plus.

En réaction à ce communiqué, le ministère nigérien des Affaires Etrangères a aussi rendu public un communiqué dans lequel il exprimait sa surprise face au refus des autorités du Nigéria, d’admettre, « pour la République souveraine du Niger », la faculté de se retirer d’une organisation régionale qui, à son sens, « a été véritablement détournée de ses nobles missions et ne répond plus aux aspirations légitimes du peuple Nigérien et de l’ensemble des peuples de l’Alliance des Etats du Sahel ».

Wadata Radio vous propose de lire la réponse du berger à la bergère. En l’occurrence, l’intégralité du communiqué de presse du ministère nigérien des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à L’Extérieur.

COMMUNIQUE DE PRESSE du Ministère des affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à L’Extérieur N°000001 /MAE/C//NE

Le dimanche 28 janvier 2024, le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger rendaient publique, dans un communiqué conjoint, leur décision souveraine de quitter, sans délai, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Organisation régionale dont ils sont tous les trois, membres fondateurs.
Le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur exprime sa surprise quant au déni de réalité et du droit international dans lequel semblent s’orienter les autorités du Nigéria en refusant d’admettre pour la République souveraine du Niger, la faculté de se retirer d’une organisation régionale qui, plus est, a été véritablement détournée de ses nobles missions et ne répond plus aux aspirations légitimes du peuple Nigérien et de l’ensemble des peuples de l’Alliance des Etats du Sahel.
Aussi, le Gouvernement de la République du Niger rejette, avec sérénité, les propos impertinents et condescendants contenus dans le communiqué du Ministère des Affaires Etrangères de la République Fédérale du Nigéria en date du 29 janvier 2024. En effet, ces propos ne sont pas de nature à contribuer au dialogue nécessaire entre nos deux pays frères et sont, en réalité, portés par un groupuscule d’individus à la solde de puissances étrangères; ceux-là mêmes qui ont fait échouer tous les efforts pour une solution négociée à la crise consécutive aux événements du 26 juillet 2023 au Niger.
Le Niger rappelle que sa décision souveraine prise de concert avec le Burkina et le Mali, dans la solidarité et l’union, a été mûrement réfléchie. Elle fait suite aux constats suivants :

1. En plus d’une décennie de crise sécuritaire dans le Sahel et de lutte contre le terrorisme, la CEDEAO n’a jamais véritablement manifesté la moindre compassion vis-à-vis des peuples meurtris du Burkina, du Mali et du Niger, encore moins apporté le moindre soutien militaire, matériel ou financier significatif à nos pays.
2. En décidant, de façon irresponsable, de sanctionner illégalement et injustement le Niger et d’entreprendre une intervention militaire contre notre pays, la CEDEAO est devenue une menace pour tous les peuples du Sahel et ses Etats membres ;
3. Non seulement, l’organisation, sous influence de certaines puissances étrangères, n’est plus véritablement maitresse de sa décision, mais n’a réellement pas de solution sérieuse de sortie de crise pour le Burkina, le Mali et le Niger.
S’agissant, singulièrement de la responsabilité du Nigeria, le Gouvernement du Niger relève, avec un profond regret, que l’histoire retiendra que les sanctions iniques, illégales, injustes et inhumaines contre le Niger ont été prises sous le leadership du Président de la République Fédérale du Nigeria, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.
Ensuite, aux sanctions irresponsables de la CEDEAO, le Nigéria a, en dépit de nos liens de voisinage et de fraternité, ajouté ses propres sanctions punitives, à savoir : couper la fourniture de l’énergie électrique sans discernement, bloquer l’approvisionnement du Niger en produits pharmaceutiques et alimentaires, etc.
Cette attitude empreinte d’amnésie a également conduit le Nigéria qui héberge sur son territoire tous les fugitifs du régime déchu, à s’engager dans une action de déstabilisation du Niger avec la complicité de certains Etats de la CEDEAO appuyés par la France (puissance coloniale) qui, hier encore, visait la partition de la République Fédérale du Nigéria, au grand dam de la République sœur du Niger dont le fort engagement lors de la guerre de Biafra a été déterminant dans la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République Fédérale du Nigéria.
En tout état de cause, le Niger n’a pas de leçon de morale, encore moins de démocratie, de gouvernance ou de patriotisme à recevoir des autorités actuelles du Nigeria. Aussi, le Niger les invite instamment à la retenue et à se ressaisir pour ne pas mettre en péril nos liens séculaires de fraternité qui méritent amplement d’être préservés dans l’intérêt supérieur de nos deux peuples.

le Gouvernement du Niger relève, avec un profond regret, que l’histoire retiendra que les sanctions iniques, illégales, injustes et inhumaines contre le Niger ont été prises sous le leadership du Président de la République Fédérale du Nigeria, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.
Ensuite, aux sanctions irresponsables de la CEDEAO, le Nigéria a, en dépit de nos liens de voisinage et de fraternité, ajouté ses propres sanctions punitives, à savoir : couper la fourniture de l’énergie électrique sans discernement, bloquer l’approvisionnement du Niger en produits pharmaceutiques et alimentaires.

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Diplomatie

Les États-Unis confirment leurs relations diplomatiques avec le Niger

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La nouvelle ambassadrice des USA, Kathleen A. FitzGibbon, a présenté ses lettres de créance au ministre des Affaires Étrangères du Niger, M. Bakary Yaou Sangaré, ce 2 décembre 2023.

Les États-Unis confirment leur volonté d’avoir des relations diplomatiques avec la junte au pouvoir au Niger..

Les Etats-Unis tendent ainsi la main aux nouvelles autorités du Niger, malgré leur condamnation ferme du coup d’Etat qui a renversé le régime de Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier.

C’est une nouvelle étape qui vient d’être franchie dans le cadre des relations entre le Niger et les États-Unis, qui semblaient pourtant être tendues car, jusqu’à une date récente, les États Unis disaient ne pas reconnaître la légitimité des nouvelles autorités au Niger.

Rappelons déjà que le Sénat américain a nettement rejeté le 26 octobre dernier, un projet de loi réclamant le rapatriement des troupes américaines basées au Niger.

Le sénateur républicain, Rand Paul, estimait que le déploiement de ces quelques 1100 GIs avait eu lieu sans l’approbation du Congrès et risquait de placer ces troupes américaines dans une position périlleuse, vu le contexte militaro-politique actuel.

Les soldats américains sont toujours stationnés à Agadez,  malgré le fait que les États-Unis aient suspendu leur programme de formations et leur aide militaire aux troupes nigériennes.

Ce revirement de la diplomatie américaine, à l’égard des autorités nigériennes, est perçu comme une victoire pour le Niger, qui a décidé de prendre son destin en main.

Kathleen FitzGibbon présentera bientôt ses lettres de créance au nouvel homme fort du pays, le général Tiani. Cette seconde phase officialiserait la nomination et l’accréditation de l’ambassadrice américaine auprès de l’Etat du Niger.

Une bonne nouvelle, selon le ministre, malgré la législation qui interdit au gouvernement américain de coopérer avec des régimes militaires issus d’un coup d’État.

Adam Iboun Gueye

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