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CONCLUSION DES TRAVAUX DE LA REUNION EXTRAORDINAIRE DES MINISTRES DE LA CEDEAO

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La Commission de la CEDEAO a informé le Conseil de Médiation et de Sécurité qu’elle avait reçu, le 29 janvier 2024, des notifications écrites distinctes du Burkina Faso, du Mali et du Niger, annonçant leur retrait de la CEDEAO « avec effet immédiat ».

La Commission a indiqué que les trois États membres ont exposé les raisons de leur retrait, à savoir :

(i) la perception d’un éloignement de la CEDEAO des « idéaux panafricains de ses pères fondateurs » ;

(ii) la perception de l’influence de puissances étrangères hostiles sur la CEDEAO ;

(iii) un sentiment d’abandon par la CEDEAO dans sa lutte contre le terrorisme ;

(iv) l’imposition de sanctions « illégales,
illégitimes, inhumaines et irresponsables » par la CEDEAO.

13. La Commission a noté qu’en dépit des efforts diplomatiques déployés par la CEDEAO, les relations entre les trois Etats membres et la Communauté se sont progressivement détériorées à la suite des coups d’état survenus dans leurs pays respectifs et de l’imposition subséquente de sanctions à leur encontre en vue d’assurer un rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel. Il a rappelé que le Mali et le Burkina Faso devaient organiser des élections cette année en vue du retour à l’ordreconstitutionnel, conformément aux cadres de transition et aux chronogrammes convenus avec la CEDEAO, mais que ces élections ont été reportées sine die, pour des raisons invoquées par les deux pays, à savoir
des « problèmes techniques » (Mali) et une « aggravation de l’insécurité » (Burkina Faso).

14. La Commission a rappelé que, pour témoigner de sa volonté de dialoguer avec les autorités de transition et de lever tout goulot d’étranglement dans le processus de transition, la CEDEAO a adopté, lors de son sommet ordinaire du 10 décembre 2023 à Abuja, certaines mesures de conciliation dont la levée des sanctions ciblées contre les Présidents de transition, les Premiers ministres et les Ministres des affaires étrangères, en plus de
l’admission des pays aux réunions techniques et autres réunions de haut niveau ainsi que du dialogue sur des questions relatives à la sécurité, à la lutte contre le terrorisme, aux besoins humanitaires et à la criminalité
transnationale organisée.

15. En outre la Commission a noté en outre qu’au lieu d’adopter la même attitude que de la CEDEAO, les autorités militaires des trois États membres ont continué de s’adonner à des sentiments et des discours populistes anti-
CEDEAO, tout en faisant obstacle aux interactions avec les représentants de la CEDEAO. Cela a compliqué les efforts diplomatiques déployés par la CEDEAO et ses partenaires en vue d’une transition sans heurt vers l’ordre constitutionnel dans les pays.

16. Répondant aux raisons invoquées par les trois États membres pour se retirer de la CEDEAO, la Commission a noté ce qui suit :

I. Les sanctions imposées au Niger, en particulier, ne sont ni illégales ni inhumaines car elles sont ancrées dans les Protocoles
de la CEDEAO dont ces trois pays sont signataires. La Commission a également indiqué que le Burkina Faso et le Mali ne sont pas soumis aux sanctions de grande ampleur auxquelles font allusion les trois États membres. Les sanctions contre le Niger devaient être progressivement levées une fois qu’une feuille de route pourla transition aurait été adoptée et que le Président Bazoum aurait
été libéré ;

II. Aucune puissance ou influence extérieure n’a contraint la CEDEAO à adopter ses traités, protocoles et actes dont le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont signataires de plein gré ;

III. Loin d’«abandonner la vision des pères fondateurs de la CEDEAO», la CEDEAO a approfondi l’intégration et la solidarité régionales dont les trois Etats membres ont été les principaux bénéficiaires ; les exigences de l’époque ont contraint la Communauté à
associer la démocratie, la bonne gouvernance, les droits de l’homme et l’état de droit dans son programme d’intégration
économique ;

IV. Enfin, les décisions et directives de la Conférence sur la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, ainsi que la mise en œuvre assidue de ces décisions et directives par la Commission, démentent l’affirmation d’abandon évoqué par les trois États membres en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme.

17. La Commission a réitéré que les raisons avancées par les trois États membres pour justifier leur retrait ne constituent que de la poudre aux yeux, cachant la véritable raison qui est leur intention de ne pas remplir leurs obligations au titre du traité et du protocole. En particulier, ils n’ont nullement l’intention de renoncer, dans un futur proche, au pouvoir
politique qu’ils ont obtenu par des voies non constitutionnelles. Leur position pourrait être interprétée comme un stratagème visant à détourner l’attention de l’insistance de la CEDEAO sur le rétablissement rapide de
l’ordre constitutionnel.

18. La Commission a souligné les dispositions pertinentes du traité révisé de la CEDEAO de 1993 qui énonce les conditions applicables à un État membre souhaitant retirer son adhésion à la Communauté. Il s’agit notamment de l’article 91 du Traité révisé, tel que modifié, dispose ainsi :

i. Tout État membre souhaitant se retirer de la Communauté est tenu de donner par écrit un préavis d’un an au président de la Commission, qui en informe l’ensemble des États membres. Àl’expiration de ce délai, si ce préavis n’est pas retiré, cet État cesse d’être membre de la Communauté.

ii. Au cours de la période d’un an à laquelle il est fait référence au paragraphe qui précède, ledit État membre continue de se conformer aux dispositions du présent traité et reste tenu de s’acquitter des obligations qui lui incombent en vertu du présent traité.

19. La Commission a noté que le processus de retrait a été entamé et que le délai d’un an ne commence à compter qu’après la transmission d’une notification écrite officielle d’un État membre au Président de la Commission qui, à son tour, en informe les États membres, dès réception de ladite notification.

20.Au cours de ses délibérations, le Conseil de médiation et de sécurité a exprimé sa profonde préoccupation face à la décision des trois États Membres de se retirer de la CEDEAO. Il a examiné les conséquences désastreuses du retrait au regard des implications socio-économiques, politiques, sécuritaires, et humanitaires, en particulier pour les citoyens
des trois États membres et sur le processus d’intégration régionale.

21.À l’issue de ses délibérations, le Conseil de médiation et de sécurité a pris note des notifications faites par les trois Etats membres dans le cadre de l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO de 1993 et a exhorté les pays à
revoir leur décision prise, dans l’intérêt de leurs citoyens et de leur postérité. Les ministres ont exprimé l’esprit communautaire qui sous-tend
le projet de la CEDEAO et ont estimé que la décision des trois États membres compromettait gravement la solidarité régionale et l’action collective.

Reconnaissant les avantages considérables que tous les États membres de la CEDEAO ont à faire partie du processus d’intégration
régionale, le CMS a, en outre, exhorté les trois États membres à recourir audialogue, à la négociation et à la médiation, qui sont les meilleurs outils pour trouver des solutions face à leurs préoccupations légitimes.

22. Le CSM a invité les trois États membres à respecter les dispositions du Traité révisé de 1993, en particulier l’article 91.

23. Les Ministres ont encouragé la CEDEAO à poursuivre son rapprochement et son ouverture à l’égard des trois États Membres afin de veiller à ce que leurs préoccupations soient rapidement prises en compte et restent saisis de l’évolution de la situation.

24. Les Ministres ont encouragé la CEDEAO à échanger sur cette question avec l’Union africaine, l’UEMOA, les Nations Unies et les organisations internationales, ainsi que d’autres partenaires bilatéraux, en vue
d’exhorter les trois États membres à rester membres de la Communauté.

25. Les ministres ont également invité la CEDEAO à élargir son champ d’action pour inclure les chefs traditionnels et religieux, les personnalités éminentes, la société civile et les femmes leaders dans la recherche de
solutions durables.

26. Le Conseil de Médiation et de Sécurité a réitéré la nécessité urgente pour la CEDEAO d’accélérer l’activation en cours de la Force en Attente dans son mode cinétique pour lutter contre le terrorisme dans la région, y compris
les éléments de l’Initiative d’Accra, tel qu’ordonné par la Conférence. À cet égard, il est nécessaire de convoquer d’urgence une réunion des ministres des Finances et de la Défense pour proposer des modalités de financement et d’équipement de la force antiterroriste avec des ressources communautaires.

27. Le CSM a en outre encouragé la Commission à élaborer une stratégie de
communication efficace pour impliquer les États membres et les citoyens de la Communauté, compte tenu de la désinformation actuelle qui donne une mauvaise image de la CEDEAO.

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Dubaï : le Niger prend part au 28ème congrès de l’Union Postale Universelle

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Le 28ème Congrès de l’Union Postale Universelle (UPU) se déroule à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, depuis le 8 septembre jusqu’au 19 septembre 2025. Ce rassemblement international vise à réguler le système postal mondial, et le Niger y participe, activement représenté par le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Adji Ali Salatou, qui est accompagné d’une délégation importante.

La nouvelle stratégie quadriennale de l’UPU, intitulé « Dubaï Strategy », définissant les orientations pour la période 2026-2029, a été présentée. Quatre piliers composent cette stratégie :

  • L’amélioration des services ;
  • L’exclusivité ;
  • L’accélération de la transformation numérique ;
  • La durabilité.

Dubaï ne se limite pas à anticiper l’avenir, elle s’emploie à le façonner. Avec plus de 3,6 millions d’habitants issus de 200 nationalités, cette métropole cosmopolite symbolise le dynamisme et l’ouverture mondiale. Réputée pour ses infrastructures modernes et son intégration technologique, Dubaï constitue le lieu idéal pour ce congrès, redéfinissant ainsi la connectivité internationale.

En tant que ville hôte du 28ème Congrès Postal Universel, Dubaï offre une plateforme parfaite pour façonner l’avenir du courrier international, de la logistique et du commerce électronique.

Au fil des siècles, la poste a transcendé son rôle traditionnel. Des lettres porteuses d’espoir aux colis d’avenir, elle progresse constamment grâce à l’innovation, créant un avenir prometteur. Ce congrès constitue une opportunité unique de se positionner à l’avant-garde des nouvelles technologies, des réglementations novatrices et des partenariats susceptibles de transformer le paysage postal mondial.

En parallèle des travaux du congrès de l’UPU, le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information du Niger a tenu une réunion stratégique avec les délégations du Burkina Faso, du Mali et du Niger. L’objectif de cette rencontre était d’harmoniser leurs candidatures tout en établissant une position commune pour ces trois pays de l’espace AES.

Par Jordan

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Importante saisie de drogue à Gaya : la synergie Police–population saluée

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L’antenne départementale de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) de Gaya, en collaboration avec le comité de vigilance du chef de canton, a réalisé deux saisies significatives les 11 août et 10 septembre 2025.

Ces opérations ont permis de mettre la main sur 18 briques de cannabis d’un poids total de 15,3 kg ; 20.000 comprimés de Diazépam D5 et 10.640 comprimés de Tramadol. Une personne suspectée d’être impliquée dans ce trafic a été interpellée.

La présentation des produits saisis et du mis en cause a eu lieu le lundi 15 septembre 2025, dans l’enceinte de la Direction Départementale de la Police Nationale de Gaya, en présence des autorités administratives, judiciaires et coutumières.

Une coopération Police–population exemplaire

En prenant la parole lors de cette cérémonie, le Directeur Départemental de la Police Nationale (DDPN) de Gaya, le Commissaire Principal Issaka Djibo, a salué cette opération qui, selon lui, « est le fruit d’une synergie d’action entre la Police Nationale et la population ». Il a, à cette occasion, exprimé toute sa satisfaction envers les éléments de l’OCRTIS et encouragé la population à maintenir cette collaboration précieuse dans la lutte contre le crime organisé.

Le Procureur Délégué près le Tribunal d’Instance de Gaya, M. Chaibou Ibrahim, a félicité également la Police Nationale pour les résultats obtenus, tout en soulignant la détermination du parquet à accompagner toutes les initiatives visant à renforcer la sécurité dans le département.

Cette opération illustre la détermination des forces de sécurité nigériennes à combattre le trafic de drogue et ses conséquences néfastes sur la jeunesse et la société. La Police Nationale de Gaya, avec l’appui des autorités locales et de la population, réaffirme son engagement à poursuivre sans relâche la lutte contre les stupéfiants afin de garantir aux populations un environnement plus sûr et plus sain.

Par Ilana Ilila Ibrahim

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UAM de Niamey : Inauguration d’une Mutuelle de Santé pour le Personnel Administratif et Technique

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Le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Technologique, Professeur Mamadou Saidou, a procédé à l’inauguration, ce lundi 15 septembre 2025, de la Mutuelle de santé du Personnel Administratif et Technique de l’Université Abdou Moumouni de Niamey,

Dans l’allocution qu’il a prononcé à cette occasion, le ministre a souligné les circonstances ayant conduit à la création de cette mutuelle, tout en saluant la concrétisation d’un projet essentiel qui vise à améliorer l’accès aux soins pour les bénéficiaires. « Ce sont des soins de proximité, destinés à faciliter l’accessibilité », a-t-il déclaré, en ajoutant que l’établissement permettra une prise en charge rapide grâce à une diminution des embouteillages.

Lors de leurs interventions, le Président du Conseil d’Administration de la Mutuelle, Aboubacar Karimou, ainsi que le Secrétaire Général du Syndicat des Personnels Administratifs et Techniques de l’Université de Niamey, M. Ousseini Zakaria, ont exprimé leur gratitude envers le ministre, le recteur et les partenaires ayant contribué à la réalisation de cette mutuelle, fruit d’un effort collectif.

Le Professeur Moussa Barajé, Recteur de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, a également réaffirmé l’engagement des autorités rectorales à soutenir cette initiative d’intérêt général.

Cette cérémonie a permis de remettre des témoignages officiels de reconnaissance aux personnalités dont les efforts ont été déterminants pour concrétiser ce projet crucial, notamment au ministre en charge de l’enseignement supérieur et au recteur de l’Université.

La cérémonie s’est achevée par le dévoilement de la plaque de la Mutuelle, suivi d’une visite des locaux par le ministre et les invités présents. Il convient de noter que la construction de cette mutuelle de santé a été entièrement financée par le Syndicat des Personnels Administratifs et Techniques de l’Université de Niamey.

Par Jordan

 

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