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DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SEM MOHAMED BAZOUM A LA 77ème SESSION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES

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Monsieur le Président,

Excellences Mesdames et Messieurs les chefs d’État et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Chefs de délégations,

Mesdames et Messieurs les Représentants des

Organisations Internationales,

Mesdames, Messieurs,

Monsieur le Président,

De prime abord, permettez-moi de vous adresser mes chaleureuses félicitations, auxquelles je joins mes vœux de succès, pour votre brillante élection à la Présidence de la 77ème session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies.

Je voudrais saluer le leadership et l’engagement du Secrétaire Général des Nations Unies M. Antonio Guterres en faveur de la paix et du développement, de l’action climatique, de la maitrise de la pandémie de la COVID19 et ses efforts soutenus dans la recherche de solutions aux différents foyers de tension à travers le monde.

Monsieur le Président,

Alors que nous sommes dans la décennie d’actions pour la réalisation des objectifs de développement durable, l’urgence climatique crée de nouveaux besoins humanitaires, en même temps qu’elle exacerbe et prolonge les défis de développement qui existent déjà.

Des preuves alarmantes, émanant du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, montrent que des points de basculement majeur et des changements irréversibles du climat, ont peut-être déjà été atteints voire dépassés.

Du fait du dérèglement climatique, le continent africain est exposé à l’aggravation de l’insécurité alimentaire, au déplacement des populations, aux sècheresses récurrentes et à la pression sur les ressources en eau.

Devant l’urgence de cette situation, je me réjouis du fait que, lors du dialogue spécial de haut niveau sur « l’Afrique que nous voulons », organisé le 20 juillet 2022 sous les auspices des Nations Unies, la communauté internationale ait reconnu que la COP 27, prévue en Egypte en novembre prochain, est une opportunité unique d’ajuster ce déséquilibre.

A cet égard, je tiens à exprimer l’attachement du Niger à la proposition des négociateurs africains d’un nouvel objectif de 1.300 milliards de dollars de flux financiers d’ici 2025 pour mieux faire face aux défis climatiques.

Au Sahel, ensemble géographique auquel appartient mon pays, les changements climatiques, qui influencent négativement les activités agricoles et pastorales ainsi que les ressources en eau, sont également la cause de sècheresses extrêmes, de pluies diluviennes et d’une augmentation des températures supérieure à la moyenne mondiale.

C’est pourquoi le Niger accorde une attention particulière à l’initiative africaine de « la Grande Muraille Verte», qui s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’union africaine.

Monsieur le Président,

Sur le plan sécuritaire la situation dans mon pays s’est dégradée ces dernières années de façon considérable du fait d’un environnement sous-régional particulièrement défavorable. Tout était parti, on s’en souvient, de la chute en 2011 du régime libyen auquel n’a jamais pu, jusqu’à ce jour, se substituer un pouvoir stable qui ait pu exercer une véritable autorité sur l’ensemble du pays. Du coup le vaste territoire du sud de la Libye est devenu une plateforme du crime organisé transnational où prospèrent les trafics d’armes, de drogues, de carburant et de migrants, entretenant une insécurité structurelle dans l’ensemble des pays du Sahel de son voisinage. Le Mali qui a succombé depuis 2011 à cette violence générée à partir de la Libye ne s’en est jamais véritablement remis. Il est devenu à son tour un foyer d’incubation d’un terrorisme caractéristique d’un Sahel profondément affecté par les effets du changement climatique remettant en cause la pratique de l’élevage pastoral. Cet écosystème de la violence a eu un effet d’aubaine sur les jeunes bergers des communautés les plus affectées par le dérèglement climatique chez qui se sont développées de nombreuses  vocations terroristes. Du nord du Mali ce fléau s’est propagé vers le Niger, le Burkina Faso et tente désormais de s’étendre vers les pays du golfe de Guinée. Cette violence comporte un tel  potentiel de déstabilisation des institutions étatiques qu’elle a entraîné la chute des gouvernements démocratiquement élus du Mali et du Burkina Faso respectivement en 2020 et 2022.

Le Niger, en plus de ce foyer terroriste dit des trois frontières, fait aussi face au foyer du bassin du lac Tchad où opèrent  les groupes relevant de la nébuleuse  Boko Haram.

Monsieur le Président,

En dépit des pesantes contraintes liées à ce contexte, mon pays fait preuve d’une grande résilience basée sur une gouvernance toute de sagesse, promouvant la culture de la tolérance et de la cohésion entre les communautés ainsi que les règles de la démocratie et de l’Etat de droit. C’est cette option résolue en faveur des droits et des libertés qui a permis l’organisation des élections  transparentes qui ont consacré la première alternance à la tête de l’Etat en vertu de laquelle un Président démocratiquement élu a passé le témoin à un autre Président élu dans les mêmes conditions, en avril 2021. Notre expérience prouve s’il en est besoin que la voie la plus sûre pour conjurer les effets de la violence terroriste c’est de renforcer la démocratie.

La guerre contre le terrorisme nous impose en ce moment de consacrer des ressources importantes destinées à l’accroissement des effectifs de nos forces, à l’acquisition d’équipements adéquats et au renforcement des capacités de nos soldats. Permettez-moi de saisir la présente occasion pour remercier nos différents partenaires engagés à nos côtés dans ce combat. Je voudrais remercier particulièrement la France dont l’action à travers l’opération  Barkhane constitue un atout majeur dans le rapport de forces contre nos ennemis. Je remercie également les États-Unis d’Amérique, la République fédérale d’Allemagne ainsi que tous les autres pays engagés à nos côtés selon diverses modalités, toutes aussi utiles les unes que les autres.

Néanmoins, il me paraît indispensable de relever que l’engagement de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel comporte de grandes lacunes qui méritent d’être identifiées. En effet ce terrorisme tire une grande partie de ses ressources financières du trafic transsaharien de la drogue en direction de l’Europe et de l’Asie, via la Libye. L’essentiel des armes qui inondent le marché de la violence terroriste sahélienne viennent également de la Libye. Nous sommes, me semble-t-il en l’espèce, face à une problématique qui n’est pas particulièrement compliquée. Pourquoi dès lors  n’a-t-il pas encore été possible de mettre en place un dispositif adéquat, avec les moyens nécessaires à cet effet pour combattre ce phénomène convenablement ? Il est grand temps en effet que notre réflexion collective acquière plus de pertinence en vue de rendre possible une action efficiente luttant contre ces trafics.

Monsieur le Président,

Malgré les grands défis auxquels nous faisons face, tels que décrits plus haut, le Niger entend rester un État solide et stable, adossé à des institutions démocratiques, résolument engagé dans le combat contre la pauvreté et pour le développement. Notre conviction profonde à cet égard est que le seul moyen réellement efficace pour combattre la pauvreté consiste dans  la promotion du système éducatif. Les défis du développement pour nous sont résumées par les statiques suivantes : un taux de croissance démographique annuel de 3,9%, un indice synthétique de fécondité moyen de 7 enfants par femme, une première maternité pour près de 50% des filles avant l’âge de 15 ans, une population à 50% âgée en moyenne de 15 ans. Ces statistiques sont en vérité symptomatiques de la faillite de notre système éducatif. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes engagés à agir avec résolution pour améliorer les choses en la matière. Aussi notre programme vise-t-il à agir sur le double front de l’amélioration de l’accès et de la qualité de l’offre scolaire. S’agissant de la qualité  nous avons décidé de mettre un accent particulier sur la qualité de la formation des enseignants et une professionnalisation de la fonction d’enseignant.

En ce qui concerne l’amélioration de l’accès, notre politique met l’accent sur la construction d’infrastructures scolaires. Il s’agit pour nous de faire valoir le principe d’équité et donner au maximum d’enfants, surtout du monde rural des chances de réussite scolaire.

L’autre aspect particulièrement important de notre programme éducatif vise l’équité du genre et réside dans la construction des internats pour les filles dans les collèges ruraux. En effet du fait de la précarité des conditions de vie des enfants dans les collèges ruraux loin de leurs parents, ceux-ci ont tendance à empêcher leurs filles de poursuivre leurs études. Ces adolescentes, aussitôt sorties du circuit scolaire sont données en mariage.

Les internats en offrant aux filles la quiétude et la sécurité souhaitées par leurs parents leur offrent en même temps des conditions pour poursuivre leurs études avec la possibilité de durer à l’école et d’y acquérir des compétences scolaires et professionnelles. Une fille qui termine rien que son premier cycle du secondaire est mise à l’abri de deux maternités à peu près.  La généralisation à grande échelle des internats des filles dans les collèges ruraux tout en contribuant à l’amélioration des performances du système éducatif contribue également à la réduction du taux de croissance démographique.

Monsieur le Président,

Si j’ai quelque peu insisté sur mes ambitions dans le domaine de l’éducation pour mon pays après avoir parlé du changement climatique, du terrorisme et de l’insécurité au Sahel, c’est parce que j’ai conscience que ces trois questions sont intimement liées. En effet le terrorisme à l’œuvre actuellement au Sahel a partie liée avec les conditions de vie de certaines communautés dont l’environnement a été passablement perturbé par les changements climatiques. Le Sahel est par ailleurs un espace qui a connu ces dernières décennies une poussée démographique particulièrement élevée. Ces deux phénomènes en se combinant, ont créé, à la faveur du désordre régional consécutif à la chute du régime du colonel à Kaddafi en 2011 la situation de chaos que vivent nos pays aujourd’hui. C’est pourquoi s’émouvoir et disserter sur la violence terroriste ne suffit pas. Il faut agir en investissant les ressources qu’il faut dans l’éducation pour lutter contre la violence d’aujourd’hui et surtout les violences de demain.

Source : Présidence de la République. Radio Wadata-Niamey

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Niamey accueille la deuxième réunion des ministres de la Justice de l’AES

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Ce lundi 15 septembre 2025, le Centre de Conférence International Mahatma Gandhi à Niamey a accueilli la deuxième réunion des ministres de la Justice des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Intérieur du Niger, le Général de Division Mohamed Toumba, qui assurait l’intérim du Premier ministre.

Cette rencontre vise à suivre et évaluer la mise en œuvre de la feuille de route adoptée lors de la première réunion, qui a eu lieu à Bamako (Mali) les 29 et 30 mai 2025. Dans son discours inaugural, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration Territoriale a rappelé que lors de la réunion précédente, à Bamako, des recommandations significatives avaient été formulées pour renforcer l’institution judiciaire. Parmi ces propositions, on note la création d’une Cour Pénale Sahélienne et des Droits de l’Homme (CPS-DH), ainsi qu’une prison de haute sécurité, visant à affranchir nos pays de la dépendance envers les instances judiciaires internationales.

Il a également exprimé le souhait de mettre en place une institution africaine, fondée sur la coopération et la complémentarité, afin d’assurer la sécurité juridique et de favoriser l’intégration régionale.

De son côté, M. Rodrigue Bayala Edasso, ministre de la Justice du Burkina Faso, a affirmé qu’à la suite des rencontres de Ouagadougou et de Bamako, la rencontre de Niamey marquera l’histoire de par les décisions majeures qui découleront de la volonté de nos Chefs d’États et de Gouvernements.

Pour sa part, M. Mamoudou Kassogue, ministre de la Justice du Mali, a souligné que cette réunion s’inscrit dans le prolongement de celle tenue à Bamako, qui avait permis d’établir un diagnostic et d’esquisser des perspectives quant à la coopération juridique et judiciaire entre nos systèmes, ainsi que le rôle crucial du droit et de la justice dans la construction de la Confédération.

 

Il est important de rappeler que la rencontre de Bamako avait recommandé de saisir la Cour Internationale de Justice (CIJ), en déposant des plaintes contre la France et l’Ukraine pour soutien et apologie du terrorisme. De plus, il a été décidé d’engager systématiquement des poursuites devant les juridictions nationales à l’encontre des médias France 24, RFI et TV5 Monde, qui se sont également positionnés sur des lignes éditoriales soutenant l’apologie du terrorisme.

Par Jordan

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Visite de la Directrice Générale de la NIGELEC à Agadez : vers la fin des coupures intempestives d’électricité

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Du 12 au 14 septembre 2025, une mission conduite par Madame Fati Abarchi, Directrice Générale de la NIGELEC, a séjourné à Agadez. L’objectif de cette mission était de dresser un état des lieux précis de la situation énergétique dans la région et d’esquisser des pistes de solutions concrètes pour amélioration de façon durable, la fourniture de l’électricité.

Cette visite, marquée par des rencontres de haut niveau, des inspections techniques approfondies et des échanges avec le personnel, témoigne de l’engagement de la NIGELEC à relever les défis auxquels la région est confrontée.

Accueil institutionnel et premier diagnostic

Arrivée le vendredi 12 septembre 2025 à l’aéroport international Mano Dayak, Mme la Directrice Générale a été accueillie par une délégation de haut rang conduite par le Gouverneur de la région d’Agadez, le général de division Ibrah Boulama, et qui comprenait les secrétaires généraux, le directeur régional de la NIGELEC, le staff régional de la société, un représentant du Sultan de l’Aïr, ainsi que plusieurs personnalités civiles et administratives. Une première rencontre s’est tenue dans le salon d’honneur de l’aéroport, donnant le coup d’envoi à une série d’échanges institutionnels cruciaux.

Au cœur des problèmes

Dès le soir, la Directrice Générale a été reçue en audience par M. le Gouverneur. Les discussions ont principalement porté sur les fréquentes coupures d’électricité qui affectent la ville d’Agadez. Une situation exacerbée par des pannes récurrentes sur les machines de la SONICHAR, principal fournisseur d’électricité de la région.

Un point crucial de cette rencontre fut la reprise des travaux de la centrale hybride d’Agadez. Ce projet essentiel, dont les travaux avaient été suspendus suite aux événements du 26 juillet 2023, est considéré comme une solution clé. Une fois achevé, il est prévu qu’il produise plus de 18 mégawatts, offrant ainsi une couverture énergétique capable de mettre un terme définitif aux coupures qui perturbent le quotidien des clients de la société.

Journée d’inspections techniques : entre espoir et défis

Le samedi 13 septembre a été entièrement consacré à une série de visites techniques sur les infrastructures de la NIGELEC, dans la région.

Au niveau de la centrale hybride d’Agadez, Mme Abarchi a constaté que les travaux, bien que presque achevés, avant juillet 2023, sont actuellement à l’arrêt. Les équipements, exposés aux intempéries, nécessitent une intervention rapide. La Directrice Générale a toutefois réaffirmé l’engagement ferme de la NIGELEC à relancer rapidement ce chantier stratégique, vital pour la stabilité énergétique de la région.

Au niveau de la centrale NIGELEC d’Agadez : des difficultés notables ont été relevées. En l’occurrence, une pénurie de personnel qualifié, des conditions de travail précaires pour certains agents et des pannes techniques récurrentes liées à la SONICHAR.

Au niveau de la nouvelle centrale en construction, malgré l’insuffisance de matériaux, les équipes sur le terrain ont fait preuve d’un engagement remarquable. Mme Abarchi a souligné le caractère moderne de ce nouveau centre, qui sera doté de bureaux, sanitaires, cuisines et d’équipements de haute qualité, conformes aux normes internationales.

Au niveau du magasin régional et du centre de recouvrement il a été relevé un stock conséquent de plus de 1000 compteurs, témoignant d’une gestion locale rigoureuse. Cependant, la Directrice Générale a insisté sur la nécessité d’aménager le centre d’accueil et de recouvrement pour offrir de meilleures conditions de travail aux agents et un service plus efficient aux usagers.

En soirée, une rencontre élargie avec les agents et le staff régional a permis un dialogue franc et constructif. Mme Fati Abarchi a prodigué des conseils précieux, tout en encourageant le personnel à respecter son engagement au service de la population. La séance s’est conclue par une photo de famille et un dîner de gala, renforçant la cohésion et la motivation des équipes.

Des promesses d’amélioration

Le dimanche 14 septembre, la Directrice Générale s’est rendue à Ingall, où elle a visité la centrale locale. Face à l’unique agent en poste, elle a pris la mesure des difficultés. Notamment, le manque criard de personnel, les conditions de vie difficiles et les moyens techniques limités.

Mme Abarchi a promis de renforcer rapidement les effectifs et d’améliorer les conditions de travail. Elle a également visité le site du festival de la Cure Salée, prévu en octobre prochain, soulignant l’importance de garantir une couverture électrique stable et de qualité pour cet événement culturel majeur.

Un Engagement Renouvelé

Avant son retour à Niamey, Mme Fati Abarchi a rendu une visite de courtoisie au Sultan de l’Aïr, le lundi 15 septembre 2025. Une visite qui marque la fin de sa mission dans la région d’Agadez. Elle a réaffirmé la détermination de la NIGELEC à résoudre durablement la crise énergétique et à assurer une meilleure desserte en électricité pour Agadez et ses environs.

En somme, cette mission de trois jours a permis de constater de visu les réalités du terrain, d’engager un dialogue constructif avec les acteurs locaux, et de relancer l’espoir d’une amélioration significative et pérenne de l’approvisionnement en électricité dans la région d’Agadez.

Ilana Ilila Ibrahim

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Niger/Santé : Le ministre de la Santé Garba Hakimi à Agadez pour évaluer le système sanitaire de la région

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Le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Colonel-Major Garba Hakimi, a effectué, du 13 au 15 septembre 2025, une visite de travail de 72 heures dans la région d’Agadez. Accueilli à Amatatal, dans la commune rurale d’Ingall, par les autorités administratives, coutumières et régionales, au premier rang desquelles le Gouverneur de la région, le Général de Division Ibra Boulama Issa, le ministre a lancé une série d’activités consacrées à l’évaluation de la qualité des soins et au suivi de la mise en œuvre du Plan de Développement Sanitaire et Social (PDSS 2022-2026).

Première étape : visites des structures sanitaires d’Ingall

Accompagné du Gouverneur et de sa délégation, le ministre a visité successivement le CSI d’Amatatal, la case de santé de Mararaba, ainsi que le CSI d’Ingall.

Dans son discours, le Colonel-Major Garba Hakimi a souligné l’importance de cette mission conjointe : « Les objectifs visés sont d’apprécier l’effectivité et la qualité des soins offerts aux populations et d’identifier les difficultés rencontrées afin de proposer des solutions. »

Parmi les points positifs relevés, il a salué :

– L’engagement du personnel soignant ;

– La maîtrise de la situation épidémiologique ;

– La disponibilité en médicaments et intrants de santé ;

– La gratuité effective des accouchements et la réduction de 50 % des tarifs des soins ;

– Ainsi que la mobilisation des autorités et populations locales autour du secteur.

Cependant, plusieurs défis persistent : la nécessité de réhabiliter certaines infrastructures sanitaires, le déficit en personnel qualifié, l’insuffisance de moyens roulants (motos, véhicules), ainsi que la faiblesse des activités préventives. Le ministre a promis l’électrification rapide des CSI d’Amatatal et le lancement d’un projet de construction d’un hôpital de district à Ingall.

Un accueil spirituel et coutumier à Ingall

Dans le palais du Sultan de l’Aïr, une fatiha et lecture du Saint Coran ont été organisées en présence du ministre. Son Altesse Oumarou Ibrahim Oumarou a salué l’initiative et adressé des prières pour la paix, la stabilité et la réussite des plus hautes autorités du Niger, notamment le Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, et le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine.

Deuxième étape : réception d’un don de 6 tonnes de médicaments à Agadez

Le dimanche 14 septembre, la délégation ministérielle a pris part à une cérémonie solennelle à la Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP) d’Agadez. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) y a remis un important lot de 6 tonnes de médicaments essentiels.

Dans son allocution, le ministre a salué ce geste, le qualifiant de « preuve tangible de solidarité et d’engagement pour la santé des populations ». Il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’assurer une distribution équitable et efficace de ces médicaments, en priorité pour les populations les plus vulnérables.

Visites et rencontres à Agadez

La mission s’est poursuivie par :

– Une inspection du Centre Hospitalier Régional (CHR), du CSI de Dagamanet et de plusieurs autres structures ;

– Une visite de courtoisie au Sultan de l’Aïr ;

– Une rencontre avec les responsables sanitaires régionaux (DRSP, CHR, CSME, CRTS) ;

– Une audience avec les partenaires techniques et financiers (OMS, UNICEF, UNFPA, OIM, MDM, COOPI, etc.).

Ces échanges ont permis de dresser un état des lieux précis du système de santé de la région et de formuler des recommandations concrètes.

Réunion de synthèse et perspectives

La mission s’est achevée par une grande rencontre de restitution à la Maison de la Culture Laya d’Agadez, en présence des autorités régionales, des partenaires et des représentants des populations.

Le Gouverneur de la région, le Général de Division Ibra Boulama Issa, a rappelé les spécificités sanitaires d’Agadez, notamment :

– La faible densité de la population (1,07 hab/km²) ;

– Les difficultés d’accessibilité dans le massif de l’Aïr et le désert du Ténéré ;

– La forte mobilité liée à l’exploitation artisanale de l’or et aux flux migratoires.

Il a en outre plaidé pour la construction de nouveaux hôpitaux de district à Arlit, Ingall, Tchintabaraden et Tiferwaïne, ainsi que pour un renforcement en ressources humaines qualifiées.

De son côté, le ministre Garba Hakimi a rappelé les constats positifs (mobilisation des autorités et partenaires, disponibilité en médicaments, engagement du personnel) mais aussi les points critiques (manque de spécialistes, équipements insuffisants, faible couverture vaccinale). Il a donné des instructions fermes à la DRSP pour améliorer la supervision, la coordination et l’utilisation des ressources. Cependant, le ministre a également pris des engagements. En l’occurrence, le ministre s’est engagé à :

– Appuyer la région en moyens logistiques (motos, véhicules) ;

– Accélérer l’électrification et la réhabilitation des infrastructures ;

– Mobiliser des financements pour la construction d’un hôpital de district à Agadez ;

– Renforcer le partenariat avec l’OMS, l’UNICEF et l’UNFPA.

Un engagement renouvelé

En clôturant cette mission, le ministre de la Santé a rendu hommage aux agents de santé pour leur dévouement et a lancé un appel aux populations d’Agadez pour qu’elles fréquentent davantage les services de santé, en particulier ceux qui sont dédiés à la santé maternelle et infantile.

Il a enfin transmis aux habitants les salutations et remerciements du Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, et du Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, pour leur résilience et leur confiance dans le système sanitaire national.

Ce déplacement de trois jours aura permis non seulement de renforcer le dialogue entre autorités, partenaires et populations, mais aussi de poser les bases d’un nouvel élan sanitaire pour la région d’Agadez, zone stratégique et frontalière, confrontée à des défis multiples.

Par Ilana Ilila Ibrahim

 

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