Le vendredi 12 septembre 2025, l’Assemblée Générale de l’ONU a voté en faveur d’un texte soutenu par la France et l’Arabie Saoudite, qui aspire à établir un « État de Palestine souverain et indépendant ». Avec 142 votes pour, 10 contre (y compris ceux d’Israël et des États-Unis) et 12 abstentions, cette résolution se veut une feuille de route pour les pays prêts à reconnaître l’État palestinien, le 22 septembre à New York.
Cette Déclaration reprend plusieurs éléments d’un texte précédemment adopté en juillet, au cours d’une conférence sur la solution à deux États, impliquant 17 nations occidentales et arabes, dont la France et l’Arabie Saoudite, qui dirigent cette initiative. Elle va néanmoins plus loin en insistant sur la nécessité de désarmer le Hamas alors qu’Israël a, pour sa part, dénoncé cette reconnaissance imminente de la Palestine, la qualifiant de « récompense » pour le mouvement islamiste.
Selon le texte adopté, il est stipulé que, « le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’autorité palestinienne, avec l’appui et la coopération de la communauté internationale, dans le cadre de l’établissement d’un État palestinien souverain et indépendant ».
Alors qu’Israël fustige depuis près de deux ans l’incapacité de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité de l’ONU à condamner les attaques sans précédent du Hamas sur son territoire, survenues le 7 octobre 2023, le texte adopte une position claire en condamnant le mouvement palestinien et en exigeant qu’il rende les armes. À cet effet, Jean-Noël Barrot, Ministre français des affaires étrangères, s’est réjoui que le 12 septembre soit désormais considéré comme « le jour de l’isolement international définitif du Hamas ».
« Le fait que l’Assemblée Générale soutienne enfin un texte qui condamne le Hamas directement est important » même si les israéliens diront que « c’est bien trop peu et bien trop tard » a souligné Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group. Grâce à cette déclaration, les pays soutenant les Palestiniens peuvent « se défendre contre les accusations israéliennes d’approbation implicite du Hamas », a déclaré ce dernier à l’AFP.
La « déclaration de New York » plaide également pour la « fin de la guerre à Gaza » et pour un « règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien reposant sur la mise en œuvre véritable de la solution à deux États », une position traditionnellement soutenue par l’Assemblée Générale de l’ONU.
Dans le cadre d’une éventuelle cessation des hostilités, elle évoque aussi la création d’une « mission internationale temporaire de stabilisation » à Gaza, placée sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, visant à protéger les populations, à renforcer les capacités de l’État palestinien, et à fournir des « garanties de sécurité tant pour la Palestine que pour Israël ».
Israël a fermement rejeté cette résolution, considérant qu’elle encouragerait le Hamas à « poursuivre la guerre ». Oren Marmorstein, porte-parole des affaires étrangères israéliennes, a qualifié cette décision de « honteuse », accusant l’ONU d’être « un cirque politique détaché de la réalité ».
De nombreux pays ont annoncé leur intention de soutenir cette initiative lors de l’Assemblée Générale de l’ONU, qui s’ouvre le 22 septembre. Un geste perçu comme un moyen supplémentaire de faire pression sur Israël pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée après les attaques du Hamas en octobre 2023.
Par Jordan