Chronique

Tiecoura vous parle 6

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Mes sœurs, frères et parents de toutes les ethnies de notre merveilleux et grand pays, le Niger. Parler, discuter, dialoguer sur des problèmes, ne sont pas inutiles, surtout s’ils aident à trouver des solutions qui puissent permettre aux uns et aux autres ; de vivre en harmonie dans la société. Pour aujourd’hui laissons de côté le grand problème que constitue le régime de la renaissance pour le peuple Nigérien. A la place, je vous propose mes concitoyens de parler du problème de la sorcellerie dans notre pays.

Avant tout, moi Tiecoura le peul berger qui croit en Dieu, au Coran et qui reconnait le prophète Mohamed (psl) comme le dernier des messagers qui a été envoyé à toute l’humanité, suis convaincu de l’existence de la sorcellerie. Même notre prophète bien aimé Mohamed (psl), n’a pas été épargné par ce mal. Ce qui a valu la révélation des sourates protectrice contre  la sorcellerie qui se trouvent à la fin du grand Coran. La sorcellerie existe. Ce ne sont pas mes cousins maouris de Dogondoutchi ou ceux de wanzarbé qui me diront le contraire. Mes chers concitoyens, la sorcellerie est dans le quotidien des Nigériens. C’est un sujet qui est très peu abordé. Par tabou ? Je ne saurai vous dire. Cependant, moi Tiecoura, qui regarde beaucoup les séances de prêches que diffusent nos télévisions, je sais que les marabouts prédicateurs font du mieux qu’ils peuvent pour sensibiliser et dissuader les gens à la pratique de la sorcellerie. Je vous dis, la pratique de la sorcellerie est un véritable problème pour le vivre ensemble. Alors, qu’est-ce qui peut bien pousser les gens à se nuire en se jetant des sortilèges ? Les raisons sont multiples. Elles englobent la jalousie et la convoitise qui sont animées par de la méchanceté. Je vous dis, il est plus facile de détruire que de construire.

Moi, Tiecoura le peul berger qui évolue avec les gens, j’ai tellement entendu des histoires sur cette affaire de sorcellerie. Des histoires comme une coépouse qui ensorcelle son mari pour qu’il chasse les autres femmes du foyer. Une tante qui jette un sort à un neveu pour qu’il soit bloqué dans ces études. Un fonctionnaire de l’Etat qui est bombardé de sortilèges parce qu’il est compétent et travailleur. Un jeune qui trouble l’esprit d’une jeune fille pour pouvoir la marier contre son gré. Des histoires le plus souvent dramatiques comme celles que je viens de citer sont légions dans notre société. Mais, « il n’y a pas de fumée sans feu » dit-on. Si la sorcellerie existe dans notre environnement, c’est parce qu’il y a des sorciers qui qui se particularisent dans cet art horrible.

Oui ! Je vous le dis à haute voix, nos villes et nos villages sont plein de charlatans (Boka) et autres marabouts charlatans qui pour peu d’argent sont disposés à concocter des troubles chez les gens. Du coup, dans notre quotidien se trouve des gens qui sont hantés et perturbés par des mauvais esprits qui leurs sont envoyés par des sorciers. Et après, c’est le parcours du combattant pour les familles, qui se voient obligés de faire appel aux exorciseurs pour guérir les leurs qui ont été touchés par la sorcellerie. A ce niveau, entre vrais guérisseurs et faux exorcistes, les gens se fatiguent moralement et financièrement avant de trouver gain de cause. Je vous dis ; l’ampleur de la sorcellerie est grande dans notre société. De passage dans notre pays, je rendis un jour visite à l’exorciste Ben Halima  qui me dit « j’ai été un peu partout dans le monde pour guérir les gens de la sorcellerie. Mais j’avoue qu’en Afrique de l’ouest les pays les plus touchés par la sorcellerie sont le Benin et le Niger ».

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