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Niger Restriction des libertés d’expression et de manifestation

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Au Niger, depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir en 2011, les Nigériens ont vu leur champ de liberté d’expression ou de manifestation se rétrécir comme peau de chagrin d’une année à l’autre. Pourtant les Nigériens dans leur grande majorité ne sont pas des suivistes qui acceptent tous ce qu’on leur propose sans réfléchir. Face à n’importe quelle situation, la psychologie des Nigériens est d’une nature curieuse, qui cherche le débat constructif, la saine contradiction dans les discussions qu’elles soient politiques, économiques ou culturelles. C’est dire que les populations Nigériennes ne sont pas d’une naïveté excessive, au point de croire qu’on peut les tenir en laisse comme un troupeau de chameaux. Au contraire, elles aiment manifester leurs joies ou protester lorsque les circonstances l’exigent.

Or, qu’est-ce qui se passe actuellement en ce qui concerne les libertés d’expression ou de manifestation dans notre pays ? Sur cette question, il n’y a pas à se voiler la face. Déjà sous la renaissance acte I et II dirigée par Issoufou Mahamadou, les libertés d’expression et de manifestation ont été systématiquement étouffées. Aujourd’hui, tout indique que cette situation ne va pas en s’améliorant sous la renaissance acte III. Présentement, toute manifestation qui ne va pas dans le sens de conforter les dirigeants dans leurs démarches est automatiquement interdite par le régime de Bazoum Mohamed. Les autorités municipales de Niamey sont mises à contribution pour bâillonner les libertés collectives et individuelles pourtant reconnues et garanties par la Constitution. La dernière dérive en date est l’interdiction de la marche du mouvement ‘’M62’’ (prévue ce 17 août 2022) contre la hausse du prix du litre du gasoil à la pompe. Une interdiction qui vient s’ajouter à plusieurs autres. Sous couvert de préserver « la paix et la sécurité », Oumarou Dogari se plaît à interdire les manifestations.  Pourtant l’article 32 de notre Loi fondamentale est clair : ‘’ L’État reconnaît et garantit la liberté d’aller et venir, les libertés d’association, de réunion, de cortège et de manifestation dans les conditions définies par la loi.’’ Quelle lecture les autorités en place font-elles de cette disposition constitutionnelle ? Une chose est sûre, les Nigériens n’approuvent pas le musèlement continu des libertés d’expression et de manifestation. Issoufou Tankari de dire son amertume de citoyen en ces termes ‘’je ne suis pas du tout content de l’état actuel de notre démocratie. Nous vivons une démocratie complètement dénaturée et malade qui cherche à opprimer davantage les populations. Je ne suis pas d’accord avec nos autorités qui travaillent à empêcher au peuple de s’exprimer. L’augmentation du prix du litre de gasoil concerne tout le monde. Alors, si les populations ne sont pas contentes de cette hausse, les autorités doivent laisser les citoyens s’exprimer et contester les décisions qu’ils jugent inappropriées. Sauf si, maintenant le Niger est devenu un Etat totalitaire ?’’.

Abondant dans le même sens, Mahamadou Moussa dira ‘’le président Bazoum Mohamed doit revoir sa façon de gouverner. Les dirigeants ont le devoir de laisser le peuple exprimer sa colère quand ça ne va pas. Lui-même Bazoum, ne doit pas oublier que c’était les manifestions du peuple qui avaient provoqué la conférence de 1991 qui a permis l’instauration de la démocratie. Et, il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. On ne peut construire la démocratie sans liberté d’expression ou de manifestation’’.

Ali Cissé Ibrahim Radio Wadata-Niamey

 

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